Née dans une famille de mélomanes, j’ai commencé à jouer de la clarinette à 6 ans, à l’école de musique de Vallet (44), puis dans l’harmonie municipale. J’y ai joué des pas redoublés et des transcriptions d’ouvrages classiques tout en découvrant la riche sociabilité de ce genre d’orchestre. Au lycée, en passant un bac littéraire option musique, j’ai intégré la Maitrise de la Perverie à Nantes, avec laquelle j’ai participé à des festivals internationaux de chant choral.
A Tours, j’ai suivi des études de musique musicologie à l’Université François Rabelais — mon auteur préféré. Quelques professeurs m’ont donné des outils dont je me sers tous les jours : Olivier Cullin, Geneviève Mathon, et les enseignants du Centre d’études supérieures de la Renaissance qui prêtaient à leurs élèves, à peine rencontrés, des piles de livres.
En parallèle, au conservatoire, j’ai plongé dans le monde des musiques anciennes : chant baroque, anches anciennes et les disciplines qui aident appréhender ce continent éloigné. Si j’aime souffler dans à peu près tous les hautbois, les bassons, renaissance et baroque, restent depuis mes compagnons. Mes bonnes fées étaient Marie-Anne Pottier, Pascale Boquet et Michèle Vandenbroucque.

Trois rencontres ont été fondamentales à cette même époque : Nicole Rouillé pour les joies de langue de l’époque classique (musique baroque), Jean-Yves Hameline et Jean-Pierre Longeat pour le plain-chant. Pour ma formation de chant lyrique, en près de trente ans, les trois professeurs dont l’enseignement m’a le plus marqué sont Myriam de Aranjo, Michel Welsche et Florence Guignolet. Et pour le souffle, Catherine Rétoré et son école de la respiration.
A Tours j’ai également suivi les cours de danse Renaissance de Sophie Rousseau : ainsi commençait l’aventure avec la musique à danser. Avec la bande de hautbois d’Outre Mesure pour la partie instrumentale, puis avec Franck Jubeau pour la chanson. Il n’y avait ensuite qu’un petit saut à faire pour aller vers les musiques traditionnelles de l’Ouest de la France, avec le trio Miss’Ter, ou avec Thierry Bertrand et Thierry Moreau.
Ces années peuvent se résumer en quelques mots : tuffeau, polyphonies, danses en rond et vins de Loire.
Je vis en Bretagne, dans le Trégor, depuis une vingtaine d’années (granit, monodies, danses en rond et cidre) et j’ai continué à mener de concert musiques anciennes et musiques traditionnelles. Roy Eales, poète britannique installé ici, donne à lire sa poésie dans plusieurs traductions lues simultanément avec des improvisations musicales. Il m’a permis de faire de nouvelles expériences avec le texte et de rencontrer des musiciens très inspirants.
Depuis 2007 je joue régulièrement en duo avec Olivier Depoix, de ses compositions folk, ou des concerts littéraires de notre cru. En trio avec Marthe Vassallo, nous nous retrouvons sur des projets associant histoire locale (bretonne donc), grande ou petite, et musiques anciennes et traditionnelles.

En 2011, la rencontre avec Stéphanie Tesson m’a fait prendre la direction du théâtre en jardins et je joue depuis dans les créations de Phénomène et Cie au Potager du Roi à Versailles.
Quelques chantiers sur la place de la musique dans le théâtre au Moyen Age avec les chercheurs de Paris III et du CNRS m’ont également beaucoup appris.
Plus récemment, la grande révélation de l’année 2023 aura été pour moi la clarinette basse, et ça tombe bien ça va avec à peu près tout !
S’il fallait ajouter deux rubriques, il y aurait le théâtre musical, avec Ma non troppo pour la musique baroque, et La Goulotte pour des musiques plus modernes. Et puis la rubrique « mélange des genres » avec Oxyton ou Nuit d’été trio. Dans les deux cas il s’agit de faire dialoguer des époques autour d’un thème en adaptant des musiques du Moyen Age à nos jours pour nos instrumentariums particuliers : musiques anciennes sur instruments modernes, ou l’inverse. C’est comme ça qu’avec les amis d’Oxyton nous avons découvert que le oud faisait des merveilles dans la musiques écossaise !

L’organisation de concerts m’a toujours intéressée et j’ai fait mes premières armes dans le milieu associatif dès 1999 avec Musica Ficta, à Tours. Plus tard j’ai initié les Rencontres chorales de l’Abbaye du Relec (29) et assuré la direction de quelques éditions du festival de musiques du monde Arrée Voce. Il y a eu aussi le festival Musique et Passion à Poitiers avec l’équipe de Ghizzolo. De 2008 à 2023 j’ai codirigé avec Camille Rancière le Petit festival et Son ar mein(saison, label Son an ero, AEC), un festival de musiques anciennes très ancré dans son territoire, entre Finistère et Côtes d’Armor. Et il y a du nouveau dans la marmite pour 2025, un joli projet qui s’appelle Corago et qui verra le jour dans le Berry au mois de mai.